Une rencontre empreinte d'émotions a eu lieu dans le salon du personnel du camp mardi dernier. En collaboration avec Wapikoni mobile, nous avons eu la visite de Siméon, Shanook et Jacques Newashish, trois Atikamekw originaires de Wemotaci, village aux abords du St-Maurice que nos groupes de nomades en expéditions croisent sur leur trajet. Le plus jeune, Shanook, est vidéaste et ancien participant de la Wapikoni. Jacques, son père, artiste visuel a aussi réalisé un court-métrage.

Ils sont donc venus, accompagné de Siméon, oncle de Shanook, pour discuter suite à une projection de courts-métrages réalisés à Wemotaci, Obedjiwan et Manawan. Depuis les années 1970, les canoteurs de Minogami traversent les territoires Atikamekw et Cris en adoptant le style de vie traditionnel de leurs ancêtres qui sillonnaient les lacs et rivières de la Mauricie pour assurer leur survie. Pourtant c'est toujours avec une certaine méconnaissance des réalités culturelles de ces communautés que les jeunes du camp découvrent un pan de la réalité de notre histoire collective.

L'équipe de moniteurs a été vivement intéressée par ces échanges et nombreux sont ceux qui m'ont remerciée d'avoir organisé cette activité. J'ai été profondément émue de voir les moniteurs faire la file pour serrer la main de nos invités et leur faire une accolade à la fin de la séance. Bref, un moment plus que précieux avec le personnel.

Dans un camp où le lien avec la nature est si important, inspiré par certaines traditions amérindiennes telles que les légendes, totems, capteurs de rêves, etc, il me paraît depuis longtemps essentiel d'établir un pont entre nos deux mondes. Lors de mon passage comme campeuse à Wemotaci, je suis restée marquée par le mystère de cette réserve si bien que, devenue monitrice, j'ai souhaité camper avec mon groupe en bordure du pont du village pour créer un contact avec les gens de la place. Lors de mes premières années comme monitrice, je me souviens d'avoir demandé à la direction du camp d'organiser des ateliers-formations avec un conteur Atikamekw pour nous rapprocher de leur univers... 

Comme Denis, à l'époque où je travaillais comme monitrice, j'arrivais tôt pour le début des classes vertes.

Au Cegep, je demandais à mes professeurs de me faire passer les examens plus tôt pour pouvoir être au camp dès la première semaine des classes vertes.

Nous passons sur terre dans cette époque où l'on peut plus que jamais laisser des traces de nous-mêmes chez les humains grâce à l'image, photo et vidéo.

Poussières d'étoiles.

Comment transporter les touts-petits sans trop de distinctions d'âge dans l'univers de l'image avec la projection et de la lumière?