Quelques minutes plus tard, ma balloune se dégonflait en apprenant les contradictions idéologiques des orientations de l'organisme en charge de cette action mondiale pour attraper le "pire" des rebelles, KONY. Jason Russell, fondateur réalisateur du court-métrage s'est vu propulsé dans un tourbillon médiatique planétaire. Avait-il mesurer le pouvoir du Web sur une idée ou une information? Ange ou démon? Il a sans doute contribué à la sensibilisation du public à une réalité peu connue, celle des enfants soldats du continent africain. 

Pour Suzanne Lebeau, les enfants soldats ne sont pas seulement sur le continent africain, ils sont partout où la guerre sévit. Pour la dramaturge, il n'y a rien comme le pouvoir des mots pour toucher l'humanité. Son théâtre se veut donc exutoire, impossible de se taire lorsque l'on connaît la réalité. 

Présenté au Théâtre jeunesse Les Gros Becs du 19 au 21 novembre, le bruit des os qui craquent circule dans les salles du Québec depuis 2009. Selon les dires d'Isabelle Miquelon qui incarne Angelina dans l'histoire, la connaissance du public de cette réalité s'est accrue avec les années. Est-ce l'influence du Web ou des documentaires réalisés sur le sujet? Avec Les Gros Becs, en réalisant ce tryptique de capsules pour le projet Vie - Crayon - Théâtre, je participe à ma façon à la propagation du message, "des enfants soldats, c'est inacceptable!"

Maintenant, que j'ai 30 ans, suis-je devenue raisonnable au point de cesser de suivre l'appel de l'irrationnel? On m'avait dit de me trouver une "vraie job"... Quelque forte intuition en moi a convaincu ma détermination de m'orienter librement en écoutant mes convictions personnelles pour créer ma propre voie. La belle saison m'a permis de clarifier mes angles d'intervention professionnelle en tant qu'animatrice culturelle et vidéaste - exploratrice des arts médiatiques pour l'enfance et la jeunesse avec les trois domaines suivants: 
ÉDUCATION ET SENSIBILISATION, MÉDIATION CULTURELLE et l'ÉVÉNEMENTIEL. 
Voilà comment j'entendais m'enligner la nouvelle décennie.

Je rêve de réaliser des films pour enfants, mais je n'ai pas la patience de faire les démarches de financement qui s'étirent sur plusieurs années. Je veux créer maintenant, tisser des liens de collaborations entre toutes mes implications, sentir que je peux faire la différence MAINTENANT, pas dans dix ans. 
Je m'investis et j'investis dans mes projets sans compter dans l'espoir de les voir m'ouvrir les portes de nouvelles avenues inconnues. Finalement nettoyée de mes dettes, je repars à neuf avec le plein d'inspirations, confiante des nouveaux partenariats à développer. Dans le feu de l'action de mes nombreux projets, je perds la route de la planification pour entendre la raison et ne pas accompagner les Incomplètes à Barcelone tel que prévu. Les nombreux projets qui m'animent risquent de m'occuper en pleine intensité dans les mois qui viennent. 

Anciennement nommée la Marche 2/3, la Marche Monde est un événement de mobilisation et de levées de fonds par les jeunes de 12 à 17 ans pour appuyer les projets d'Oxfam-Québec. Pour la première fois depuis 44 ans, une marche avait lieu à Québec et j'ai eu l'audace d'accepter le mandat de consultante volet animation deux mois avant la date de la marche, le 17 octobre 2014. 

En collaboration avec le Machin Club et Première Radio, j'ai monté une équipe de Chroniqu'arts, de jeunes journalistes de tous les niveaux  de l'école Anne-Hébert qui couvriront des sorties culturelles à Québec. Pour le Théâtre Jeunesse Les Gros Becs, je réalise des capsules vidéos et j'ai mis sur pied une plateforme Web pour mettre en valeur le travail des auteurs de la dramaturgie jeune public. Finalement, avec le Festival de cinéma pour enfants de Québec, je rassemblerai une équipe de jeunes journalistes de plusieurs institutions scolaire  du primaire et secondaire pour couvrir les activités du Festival qui se déroule pendant la semaine de relâche. 

Malgré toute ma passion pour mes projets qui se concrétisent, avec les premiers flocons qui tombent de la saison, je sais bien que mes rêveries de Rio ne vont que s'accentuer. Peut-être que je devrais cesser de suivre des centaines de profils Cariocas sur instagram, mais c'est plus fort que moi, le rêve en appel sur la raison. Toutefois, je suis plus sage et je n'envisage plus une escale sans disposer des moyens financiers. La sagesse de la trentaine qui parle, voilà, j'ai changé, un peu.