Même si l'hiver s'étire toujours plus loin que nos espérances, les installations, elles, prennent de l'avance. L'anneau de glace des Plaines d'Abraham ferme ce 8 mars à 21h, encore quelques heures pour faire quelques tours.
Avec la pluie qui est tombée le jour de Noël, c'était particulier de patiner le 26 décembre avec le gazon tout verdoyant autour de la patinoire. Sinon, l'hiver a été globalement bon pour mon taux de patinage. L'horaire de patinage cet hiver fut limité par le couvre-feu. En temps normal, j'adore patiner entre 20h et 22h, l'achalandage est plutôt réduit. J'ai quand même l'impression d'avoir patiné plus que jamais, mais c'est parce que je n'ai pas pu migrer pour aucun séjour dans le sud. Ça m'est arrivé à quelques reprises de faire demi-tour. L'anneau de glace a été fort populaire cet hiver avec les restrictions imposées par le confinement. C'est toujours un bonheur de patiner sous le ciel coloré d'une fin de journée glacée. Une petite dernière fois avant l'année prochaine!
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Traverser les corridors de Garneau me rappelle que j'ai étudié en arts et lettres profil cinéma dans les mêmes locaux que nous occupons pour cette journée de Photoshoot. Mes études collégiales sont si lointaines, on dirait un autre espace-temps... Facebook n'existait même pas en 2001-03, je me sens comme un dinosaure de penser à ça. À l'époque, j'étais dans le club de plein air et je faisais de l'impro dans le Ninja, je rêvais de devenir comédienne. Je me disais qu'il fallait avoir bien de la prétention pour devenir réalisatrice et réclamer du financement pour raconter ses histoires. Si ma route n'avait pas croisé celle de Vidéo Femmes en 2010, aurais-je fait mon chemin à titre de réalisatrice? Cette journée de Photoshoot me plonge dans cette introspection inattendue. Ce projet de création artistique est porteur d'une grande valeur sociale en plus d'outiller ses participant.e.s dans leurs convictions personnelles.
Je me suis fait un plaisir en visionnant 19 longs métrages jeunesses provenant de partout dans le monde. Voici mes 5 coups de coeur.
Journée nationale de la vérité et de la réconciliation!
ÉVEIL SUR NOTRE MONDE
Nous avons un rôle à jouer dans l’éducation et l’éveil des consciences pour contribuer à la réconciliation des différentes cultures qui ont subi l'assimilation sur leur propre territoire. Mon éveil ne s’est pas passé à l’école, mais à travers mes expériences au camp Minogami. C’est en parcourant le St-Maurice en canot à l’âge de 16 ans que j’ai découvert les réalités cachés des communautés de Wemotaci et Obedjiwan. On nous disait de passer rapidement pour éviter tout contact hostile avec les locaux. Je me souviens d’avironner à toute vitesse pour traverser le réservoir Gouin sans trop comprendre la teneur du danger qu’on souhaitait éviter. Au contraire, cette peur de l’autre piquait ma curiosité. FACE À MON IGNORANCE
N’étions-nous pas dans un périple inspiré par le mode de vie nomade de leurs ancêtres? Je voulais profondément les rencontrer et je ne comprenais pas qu’ils puissent ressentir de l’hostilité à l’égard d’un groupe d’adolescentes de bonnes familles qui s'approprient les rivières de manière récréative. Je me souviens de chiens borgnes et errants qui nous avaient adoptés et qui sont sautés dans l’eau pour nous suivre au matin de notre départ sur l’eau. Ils étaient plusieurs et nous suivaient l’air hagard. Mon ignorance stimulait mon intérêt à en apprendre plus. FORMATIONS ODYSSÉE Quand je suis devenue monitrice, nous suivions les traditions du camp et sans très peu de connaissances, nous nous approprions leur culture à travers les légendes et les épreuves de plumes. On enfilait des costumes dérisoires et on disait carrément n’importe quoi. Je me souviens de mon inconfort profond lorsque nous devions raconter la légende de la totémisation à un groupe de jeunes atikamekw de La Tuque lors des classes vertes. La situation était tellement ironique que j’en étais venue à faire une demande de formations à l’administration des camps. Ça me semblait prioritaire que le personnel des camps puissent être en contact avec des intervenants atikamekw (pour Minogami) et Malécites (pour Trois-Saumons). Je me souviens précisément de m’être rendue au siège social pour ça, mais j’avais senti que ce n’était pas une priorité dans notre formation à l’époque. J’avais la conviction urgente qu’il fallait que cela change et j’ai finalement réussi à provoquer la brèche d’un changement, mais dix ans plus tard. SÉJOUR CHEZ LES MOHAWKS
Ce séjour où nous dormions chez le travailleur culturel, celui qui tente de perpétuer les traditions, mais dont je ne peux me souvenir le nom fut mémorable dans ma compréhension de ses efforts pour transmettre les savoirs ancestraux aux plus jeunes et aux curieux comme nous. DES VISITES FRÉQUENTES À WENDAKE Puis, je suis devenue une éveilleuse à ma façon à titre de guide-animatrice pour des groupes d’étudiants anglophones provenant des provinces canadiennes et des États-Unis. La visite au site d’interprétation Huron-Wendat était un incontournable dans les visites à Québec. UN PASSAGE INDÉLÉBILE À WEMOTACI En 2007, je suis retournée à Minogami afin de guider à mon tour un groupe d’adolescentes dans un séjour de canot-camping. Le trajet sans être identique à celui que j’avais vécu comme campeuse était très similaire puisque notre ravitaillement était aussi prévu près de Wemotaci. Mais cette fois-ci, j’avais choisi délibérément de ne pas suivre les recommandations du camp. Nous allions installer notre campement près du pont sur les rives de la communauté. Je voulais provoquer la rencontre. Le ravitaillement avait pris à mes yeux des proportions démesurées avec la quantité de surprises et de bonbons que les campeuses recevaient. J’avais donc proposé aux filles de se départir des surplus dans une boîte commune. Rapidement, la boîte s’est remplie de dons et j’entrepris de me rendre à la maison des jeunes du village, j’estimais qu’il devait y en avoir une. Avec mon allure bonne enfant, j’ai attiré les jeunes de la communauté comme une joueuse de pipo avant même de me rendre à destination.
Dans ma plus grande naïveté, je répondais à leurs questions en évitant aucun détail. Lorsque nous étions toutes installées dans nos tentes pour la nuit, les ados se mirent à nous tirer des roches sur les tentes en criant des paroles en atikamekw. Rien de rassurant! Le lendemain matin, ils nous avaient volé des denrées dans nos sacs camouflés sous les canots entreposés sous le pont… Il va sans dire que je me suis sentie terriblement idiote, j’ai dû utiliser l’argent d’urgence du camp pour racheter les denrées à des prix faramineux au village. Je rêvais déjà de travailler avec Wapikoni mobile, mais je n'avais pas encore d'expérience comme vidéaste.
UNE BRÈCHE VERS LA RÉCONCILIATION
Je n’ai rien appris de tout ça à l’école. Tout ça, c’est pour vous dire à quel point l’expérience en camp joue un rôle d’éveil et de sensibilisation sur les réalités autochtones beaucoup plus grand que les bancs d’école. Le rôle des camps dans mon développement à titre de citoyenne est indéniable. Je m’inquiète pour l’avenir des camps dans cette période d’incertitude, c’est pourquoi j’ai décidé de vous livrer mon plaidoyer en leur faveur.
Symbole de diversité et de cohésion sociale, il nous rappelle qu’après la pluie, le beau temps... Certains espèrent peut-être voir apparaître un panier d’or à son extrémité parce qu’il faut garder les rêves éveillés en ces temps lourds et moribonds. L’arc-en-ciel est toujours à mes côtés depuis 5 ans et j’ai toujours cru en son pouvoir mobilisateur, il est d’ailleurs une partie intégrante du logo du Machin Club.
Je continue d’être moi-même et mes actions prennent tout leur sens. Habituée d’être cloitrée pour de longues périodes à travailler sur des montages ou des demandes de financement, le confinement m’a mis la pression de travailler davantage pour maximiser ce temps loin des enfants. Hors, je ne suis pas infaillible et trop de temps passer devant les écrans peut être aussi toxique que la covid. Lorsque je travaille sur des montages vidéos, je deviens une seule entité avec mon outil qui devient mon extension créatif. Ma posture prend alors des airs de Golum sur son clavier et je m’accote souvent la tête sur mon coude gauche. La semaine dernière après trop d’heures passées à ma table de travail, mon omoplate gauche a coincé dans une profonde douleur musculaire et articulaire. J’ai regardé des tutoriels pour m’aider, car je vis seule et je n’ai personne à ma disposition pour me poker le dos avec un bâton. La massothérapie ne faisant pas partie des services essentiels, j’ai eu bien peur que ça ne passe pas. J’ai délaissé l’ordinateur pour me laisser inspirer par l’étrange chaos dans lequel je vis et j’ai trouvé une application pour numériser toutes les diapositives qui traînent dans le QG du Machin Club. Ces images provenant d’un photographe mystère, de mes parents et du milieu scolaire des années 1970, j’y fais de grandes trouvailles lumineuses et j’en oublie la menace oppressante. Depuis la dernière fois où j’ai écrit ici, je n’ai pas revu mes complices du Machin Club par hasard sur la rue, ou presque. Ils m’ont salué du haut de leur balcon parce qu’on ne niaise plus avec la prévention. Notre petite communauté de jeunes allumés est toujours vivante grâce à notre utilisation courante de la plateforme slack. Nous préparons à distance notre émission radio pour la diffuser comme à l’habitude le dimanche sur les ondes de CKRL 89,1. Et ce mois-ci, le thème prévu depuis plusieurs mois était… la science-fiction! Plutôt pertinent dans les circonstances, n’est-ce pas? J’attends donc avec impatience leurs chroniques articulées des Machins clubeurs pour bâtir nos émissions. Comme tout le monde, j’ai hâte au mois de mai et en plus, on parlera de la forêt, ce milieu qui apaise l’esprit.
J’ai développé une certaine résistance à la précarité, donc je dirais que ma capacité d'adaptation au changement est assez bonne. On dirait presque je me suis entraînée à vivre la situation actuelle. Si le monde passe au travers, j’ai espoir que mon travail et mes efforts prendront de la valeur.
On peut encore sortir dehors, alors je vais marcher sur les plaines. Tous les jours, s'il fait beau.
Nous sommes chanceux de vivre au Québec, on le sait. Merci la vie. Nous suivons les mesures à la lettre et espérons se croiser par hasard sur les plaines plus souvent... tant qu'on aura encore le droit de sortir prendre l'air. J’ai encore des idées de missions pour nous aider à s’approprier toute la beauté qui nous entoure, comme le livre sur les arbres à découvrir dans la ville "Nos champions: les arbres remarquables de la Capitale" de Suzanne Hardy.
En attendant que les autres arrivent, mes heures en solitaire me laisse le temps de m’acclimater pour apprivoiser mon rôle de jury.
Les attractions sur place m'importent moins que de passer du temps de qualité avec des professionnels qui partagent mes idéaux et mes valeurs. Chaque échange et discussion valent des pesants d'or pour mon cheminement.
La journée qui ouvre le festival est aussi leur anniversaire de mariage qu'ils se font un plaisir de célébrer avec nous, la famille du #goodcinema pour les jeunes et les enfants. Je ne suis pas seule à travailler fort avec peu pour les jeunes.
J'aimerais pouvoir rapporter la plupart des films dans un festival près de chez moi, mais c'est pas si facile que ça. Parce qu'à Québec on a besoin de sous-titres ou de doublage en direct en français. Ça pose souvent des obstacles!
Près de l'hôtel, il y avait ce petit café attirant aux décorations de Noël abondantes. Il s'agit du DIGGIN Café, j'y vais avec ma nouvelle complice, Anu Uan, réalisatrice du film The phantom owl forest. Le restaurant qui propose une cuisine italienne est populaire auprès des milléniaux qui aiment s'y prendre en photos. Nous aussi, pourquoi pas!
Je me suis familiarisée avec des séries jeunesses que je ne connaissais pas et j’ai découvert des plateformes à explorer. La séance de pitchs de Goldenfish bowl fut particulièrement constructive et formatrice pour m’aider à visualiser mes propres pitchs. Les quatre équipes de participants ayant plusieurs années d’expérience dans le milieu avaient presque tous quelques faiblesses apparentes dans leur présentation. Comme quoi, il importe d’être bien préparé pour être clair et concis dans cet exercice. J’ai eu l’occasion de faire la connaissance de nombreux producteurs et créateurs pour le jeune public anglophones et francophones. Les périodes de réseautage m’ont permis de fraterniser avec plusieurs artisans du milieu dont Nadine Dupont, Marysol Charbonneau, Hélène Archambault et Nancy Florence Savard. J’y ai rencontré les directrices de la programmation jeunesse télé et numérique de Télé-Québec avec qui j’ai pu échanger sur mes aspirations. Même si les retombées du réseautage ne sont jamais instantanées, j’ai la conviction que les rencontres que j’ai faites et les liens que j’ai consolidés me permettent de me positionner dans ma pratique pour le jeune public. Les apprentissages sont concrets et s’appliquent directement dans mes choix et orientations. Au terme de cette journée, je suis tout de même ambivalente. Chercher, espérer l'arrivée d'un allié en production proactif qui partage ma vision ou enregistrer ma propre boîte de production afin de créer les projets jeunesses à ma façon et dans mes conditions? Telle est la question qui m'habite l'esprit. 8 novembre 2019 Le prix jeunesse international étant tenu tous les deux ans, j’avais malheureusement déjà vu les extraits présentés lors de la conférence médias jeunesse de 2018 à Montréal.
Certainement, je me suis amusée. La banlieue de Toronto m'a fait vivre un mini avant-goût de l'Inde. Tous les gens que j'y ai croisés en étaient pratiquement originaire. Du chauffeur de navette de l'aéroport au vendeur de produits électroniques au magasin La Source. Me suis même laissée convaincre par le vendeur en question de changer mon téléphone intelligent pour une version supérieure qualifiée de 11 pro, j'ai pu avoir le loisir d'explorer la plateforme Likee qui déborde de creux contenus. ASPECT POSITIF - On peut intégrer des explosions de particules et de brillants en mouvement en un seul cliquement du doigt.
lectures inspirantes
jamais oublier d'où provient la matière première pour fabriquer ces livres...
L'idée de créer des films en cocréation avec les jeunes en m’inspirant de la forêt et de l’univers des camps ne date pas d’hier. Je me rappelle d’une marche en raquettes au Cap Tourmente avec ma mère au début des années 2000. Je brainstormais mes projets de films en lien avec le camp. Je savais que la randonnée serait longue avant d’y arriver. Les arbres m’ont écoutée chuchoter mes idées à ma mère qui m’encourageait de foncer. Je veux croire qu’ils gardent en mémoire toutes mes confidences, je leur attribue donc de grands pouvoirs et je fais appel à eux.
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February 2023
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